Partout dans le monde, nos conditions de vie et de travail sont attaquées et avancent la militarisation et le contrôle de l’État sur nos vies, avec l’accompagnement idéologique du nationalisme, du chauvinisme, l’hostilité envers les étrangers, le sexisme: en d’autres termes, autant de divisions dans la classe prolétarienne. Tous les partis bourgeois – de droite comme de « gauche » - élaborent ou ont élaboré des réformes du marché du travail, comme la loi Travail en France, le Jobs Act en Italie, l’Agenda 2010 en Allemagne; ou bien ils préparent des durcissements ultérieurs qui ont pour unique objectif de rendre flexibles les conditions de travail, d’augmenter la pression sur la classe travailleuse, de comprimer les salaires. Donc, d’accroître l’exploitation des travailleurs salariés! Mais, dans le monde entier, ces partis-là sont d’accord et unis aussi dans un autre sens: pour renforcer l’appareil répressif avec la consolidation de l’état d’urgence (par exemple, aux États-Unis, en France, en Allemagne, en Turquie, etc.), en équipant l’appareil policier et juridique de toujours plus d’instruments d’intervention, comme les arrestations préventives, le durcissement des lois et l’utilisation du Taser...
Là où la classe prolétarienne est plus combative, comme, par exemple en Italie, parmi les travailleurs, souvent non-citoyens de l’UE, ultra exploitées dans le secteur de la logistique; là où les conditions de travail sont encore plus misérables – c’est là que les luttes sont combattues par l’État avec l’usage de la violence policière et la répression judiciaire. Les manifestations “populaires” comme celles des gilets jaunes en France, dans lesquelles se manifeste un mécontentement confus contre les rapports capitalistes, et auxquelles ont participé des travailleurs salariés, servent également à l’État de champ d’expérimentation pour de nouvelles mesure répressives et d’exercice du pouvoir. À la base de cette offensive toujours plus aigue contre nos conditions de vie et de travail, il y a la crise structurelle où se trouve le capital depuis la fin du cycle d’accumulation de l’après-seconde guerre mondiale, à partir des années ’70 du XX siècle. L’exploitation accrue de notre marchandise-force de travail correspond à la tentative du capital de surmonter cette crise, parmi d’autres mesures politico-économiques, comme la croissance de la dette publique, des investissements en travaux publics et dépenses militaires, et une politique financière toujours plus déchaînée. Que certains pays jouissent d’une situation économique meilleure que d’autres (par exemple l’Allemagne par rapport à l’Italie) ne change rien au fait qu’on est encore dans cette crise, contre laquelle le capital réagit en multipliant les manœuvres contre nos conditions de vie, tant que la classe prolétarienne le permettra. Jusqu’à présent, les tentatives de s’opposer au capital sont rares et ont des faibles résultats: la classe travailleuse ne dispose pas encore de structures syndicales indépendantes, au contraire elle est paralysée par l’action des syndicats officiels liés à l’État et à l’idéologie démocratique. C’est par des grèves sans avertissement, sans limites de temps, sans respect pour les intérêts de la nation, de l’État, de l’entreprise, qui puissent déboucher sur des grèves générales, que notre classe aurait la force nécessaire pour exercer une pression sur le capital et donc pour s’opposer à ses attaques, en frappant ce qui lui tient le plus à cœur: le profit. Pour cela, la classe prolétarienne doit s’organiser collectivement en organismes de lutte, avec lesquels casser la pratique du pacte social et contrer toutes les institutions bourgeoises, les syndicats et les partis, en poursuivant ses intérêts, avec force et indépendamment des besoins du capital et de la nation. Cette dynamique, toutefois, peut se développer seulement par les luttes et pas en s’asseyant à la table de négociations. Mais pour pouvoir contre-attaquer, il est nécessaire que, à côté de ces organismes renaissants de défense économique, fonctionne l’organisation politique du prolétariat, qui représente l’expérience historique de ces mêmes luttes et leurs imprime une perspective révolutionnaire, parce que l’attaque du capital peut être rejetée seulement jusqu’à un certain point sur le plan syndical. L’approfondissement de la crise du capitalisme conduira inéluctablement à des situations toujours plus violentes, à des guerres, expulsions et dévastations. L’unique perspective pour changer quelque chose à tout cela est la contre-attaque politique générale, la prise du pouvoir politique ainsi que la bataille pour établir une société sans classes. C’est dans cette perspective que sont nécessaires et urgents le renforcement et l’enracinement partout dans le monde de la direction du processus révolutionnaire: le Parti communiste international.
Parti communiste international
(cahiers internationalistes – il programma comunista – kommunistisches programm – the internationalist)