Nous y sommes encore une fois. À un rythme digne d’une danse infernale, recommence le massacre de nos frères de classe en Palestine, qui subissent depuis désormais plus de soixante ans la domination de la bourgeoisie impérialiste israélienne ; grâce à la complicité traîtresse de toutes les factions nationales de la bourgeoisie arabe, ainsi qu’à l’instrumentalisation de leur cause du fait aussi bien du nationalisme religieux que laïc ou socialisant de « leur » classe dirigeante.
L’utopie idéaliste du « deux peuples deux États », dans un contexte dans lequel la structure économique et la dynamique du capital empêchent un quelconque développement indépendant de celui dit « israélien », s’incarne et se réalise dans la très concrète dystopie d’une « Autorité nationale palestinienne » qui prend en charge le rôle du contrôle, de la gestion, de l’organisation et de la vente de la force de travail de centaines de milliers de prolétaires de langue arabe.
Un contrôle cynique qui, afin de rendre impossible le plus minime espoir de la plus minime conscience d’indépendance de classe, n’hésite pas à immoler des milliers de vies sur l’autel d’une impossible et anachronique « patrie palestinienne ».
Le sort atroce des prolétaires palestiniens ainsi que de tout le désastreux Moyen-Orient indique et fait comprendre ce que réserve aux prolétaires du monde entier la domination de la bourgeoisie capitaliste organisée dans ses États nationaux, plus impérialistes l’un que l’autre : une humanité à exploiter dans la machine du travail salarié, à épuiser dans la consommation de marchandises toujours plus inutiles et nuisibles, à abrutir avec une culture superstitieuse et un mode de vie qui résument des siècles d’oppression sociale, à faire massacrer au nom d’une patrie, d’une religion, d’une race, d’un peuple confus…Pendant que, inexorablement, le monopole des forces productives concentre la propriété de la richesse sociale dans les mains d’une oligarchie « démocratique », soutenue par une multitude de techniciens, intellectuels, prêtres, scientifiques, tout autant de patriotes heureux de prospérer avec ce quelque chose dont leurs maîtres les gratifient.
Prolétaires de Palestine, prolétaires du Moyen-Orient, prolétaires étouffés dans n’importe quel « peuple » ! Pas une goutte de notre sang ne doit être encore versée pour renforcer la mystification de l’unité interclassiste des États-nations : à la guerre qui nous oppose les uns aux autres pour tuer et détruire des capitaux, des marchandises et des êtres humains, nous devons répondre par la reprise de notre lutte contre toutes les bourgeoisies, par la lutte contre leurs institutions, par la lutte contre le mode de production capitaliste.
Les foyers de guerre se multiplient partout, avec leurs inévitables massacres de populations entières. C’est aussi comme cela que se prépare une prochaine boucherie mondiale. Rejeter le chantage patriotique et nationaliste sous toutes ses formes, matérielles et idéologiques, devient chaque jour plus urgent. Et il faut réintroduire dans notre classe le concept et la pratique du défaitisme révolutionnaire, du refus d’une quelconque alliance avec sa propre bourgeoisie, avec son propre État (instrument de domination du capital national), ou derrière tel ou tel des brigands internationaux, toujours unis pour exploiter et attaquer le prolétariat.
L’ennemi n’est pas au-delà des frontières, il est dans « notre » pays!
13/5/2021